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Fiche relative à la logistique au Maroc selon la CGEM


1-      Le poids de la logistique dans l’activité économique :

Selon les dernières études réalisées dans ce domaine, notamment pour le compte du Ministère de l’Equipement et du Transport et de celui en charge de l’Industrie, on relève que :
-         le coût de la logistique représente, selon les branches industrielles, de la moitié aux deux tiers des charges du facteur travail ;
-         il est au minimum de l’ordre de 20% du PIB, soit deux fois supérieur à celui des pays de l’Union Européenne (10%) et les pays d’Europe Centrale émergeants comme le Mexique, le Brésil et la Chine (15 à 17 %), de ce fait, le Maroc se situe à cet égard au même niveau que les pays à faible revenu de  l’Amérique Centrale où ce ratio se situe entre 20% et 25% du PIB
-         Dans les secteurs manufacturiers (mécanique, textile, électronique), ce coût atteint, environ 25% de la valeur ajoutée et pour les exportations des produits agricoles ou la distribution, les frais du transport international représentent 15 à 30% du prix de ces produits.

2-      Les obstacles au développement des prestations logistiques au Maroc

Ces obstacles peuvent être résumés comme suit :
-         Le coût portuaire est supérieur de prés de 30% par rapport à la concurrence régionale
-         Le coût prohibitif du foncier pour la mise en place des plates-formes logistiques notamment à Casablanca, Agadir, Meknès et Nador,
-         Les méfiances des chargeurs pour communiquer les stocks, les cadences de production et leur clientèle ;
-         La petite taille de nombreux chargeurs les empêchant de supporter les coûts de l’externalisation de leur logistique;
-         La faiblesse de la main d’œuvre compétente dans ce domaine ;
-         L’absence d’une stratégie globale au niveau nationale ;
-         La faiblesse de l’offre de prestations logistiques qui, de plus, est peu diversifiée ;
-         La presque totalité des entreprises qui offrent une palette complète de services logistiques sont des filiales de groupes européens ayant une clientèle composée d’entreprises multinationales ;
-         La messagerie qui reste dominée par les filiales d’entreprises multinationales (DHL, Chronopost, UPS, FEDEX etc. ;)

Au niveau des entreprises sont relevées les insuffisances ci-après :
-         La multiplication des dépôts et erreur dans la configuration des dépôts (mauvais dimensionnement du site, nombre de quais et de rayonnages, et erreurs de définition du stock outil, inadaptation des capacités de réception et d’expédition par rapport aux flux ;
-         L’inexistence souvent de coordination logistique entre les services d’une même entreprise et entre filiales du même groupe et absence d’optimisation des camions ;
-         Existence de ruptures de charges pouvant être évitées, des délais d’attente trop longs et inadaptation du plan de palettisation ainsi la diversité des emballages ;
-         Modification fréquentes des plans de tournées, manque de code à barres et de traçabilité.

Ceci étant, il convient de rappeler que le transport routier constitue un maillon important de la chaîne logistique. Il réalise, en effet, 75% des flux des biens et se trouvent en amont et en aval des opérations de transport par les autres modes maritime et aérien ou du moyen ferroviaire.

Or, les rapports susindiqués ont précisé que cet important maillon constitue la partie la plus faible de la chaîne. Cette faiblesse est due principalement à sa vulnérabilité aux activités illégales du parc informel et à l’avilissement des tarifs appliqués, du fait de l’opacité du marché et de la domination de grands chargeurs qui profitent de cet avilissement des prix.
 Tous ces facteurs contribuent globalement au renforcement de la mauvaise qualité de la logistique.
Eu égard à cette situation défavorable aux exportations du Maroc et à la distribution intérieure rationnelle, il s’avère indispensable d’assurer le passage à une logistique moderne grâce à l’installation d’une coopération soutenue entre l’Etat et les entreprises et organismes spécialisées dans le développement économique et de la formation à travers, la CGEM.

3-     La nécessité de moderniser la logistique au Maroc

Cette modernisation passe par la mise en œuvre d’un plan comprenant une batterie d’actions dont notamment :

3.1 La mise en œuvre des mesures d’accompagnement de la réforme du transport routier et de la formation dans le secteur, telles que proposées par la Fédération du Transport de la CGEM, dans son programme 2009-2012.

3.2 La création d’une structure de pilotage comprenant les représentants de l’Administration et de la CGEM pour le lancement et le suivi des actions visant :
i) Le développement des investissements et des services logistiques (faciliter le foncier, mesures fiscales, formation spéciale en logistique, intégration dans l’aménagement du territoire) ;
ii) L’amélioration de la compétitivité RO-RO, l’application intelligente de la réforme portuaire, le transfert d’opérations d’expert et import vers le port Tanger-Med ;
iii) la facilitation des procédures portuaires et la réduction des temps de passage par la mise en application du système d’EDI et le renforcement de la sécurité portuaire pour réduire la vulnérabilité des camions en transit (émigration clandestine, dissimulation de stupéfiants).
                 Tel est l’objet de l’étude en cours réalisée par Mc Kinsey.

C’est dans ce cadre visant la rationalisation de la chaîne logistique que la Fédération du Transport et la commission Logistique de la CGEM ont réalisé une étude d’opportunité pour la création d’une filière de formations logistiques au sein des trois instituts de transport relevant de l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail à Agadir, Tanger et Casablanca et bientôt dans les instituts en création à Fès, Oujda et Casablanca. Ces filières assureront la formation de techniciens.


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