Après des années, les frais portuaires peuvent enfin être payés en dirhams à la place de l’euro.
Le fait est que « la facturation des services portuaires se fait en euros », comme le souligne Najlaa Diouri, directrice générale de l’Autorité portuaire de Tanger Med, TMPA. Une contrainte exigée par la loi et strictement surveillée par l’Office des Changes vu que le port se trouve en zone franche. Mais l’Office a dernièrement autorisé les entités résidentes sur le territoire national hors zones franches à régler leurs prestations en dirhams. C’est le cas des transporteurs, importateurs, mais aussi des transitaires et des intermédiaires en tous genres qui travaillent dans le cadre du transport de marchandises au sein du Port Tanger Med.
Il s’agit des droits de port des marchandises sur camions TIR et fourgons, des droits de parking camions TIR et fourgons et des badges et macarons, entre autres services. La plupart de ces frais compliquaient de manière exagérée les comptes des opérateurs obligeant pour certains à avoir des comptes bancaires en dirhams convertibles. Cette initiative avait aussi été appliquée au sein de la TFZ il y a quelques années et avait permis aux entreprises de payer employés et sous-traitants en dirhams, ce qui n’était pas le cas auparavant. Concernant la cherté de la traversée décriée par les opérateurs, la TMPA s’en défend et prétend tout le contraire. « Le coût de la traversée est passé pour un camion TIR de 450 euros en 2009 à 220 euros en 2013 » affirme la directrice générale du port. Une baisse qui est due essentiellement à la réduction de la distance de traversée suite au transfert des activités passagers et roulier du port de Tanger-ville vers celui de Tanger en 2010.
La réduction de la durée de traversée presque de moitié a permis en effet aux opérateurs maritimes de faire plus de rotations et de réduire leurs frais fixes. D’autre part, le non recours à l’interchangeabilité des billets, pratique commune avant, a permis d’aider dans la lutte contre la cherté des billets en favorisant la concurrence effective entre les armateurs, note Diouri. Mais d’un autre côté, la réduction du nombre de rotations à cause de la saisie des onze bateaux de la Comarit et la cherté du pétrole, principales dépenses des opérateurs maritimes, pourrait freiner cette tendance à la baisse. Pas de baisse en revanche pour le transit de marchandises par conteneurs. Dans ce cas, le passage par le port de Casablanca qui s’est spécialisé dans l’import-export est plus sensé, économiquement parlant avec des frais qui varient dans de fortes proportions, selon certains cas relevés par la CGEM-Nord (Cf. notre édition n° 4025 du 7 mai).
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