Spécialisé dans la production de harnais électriques automobiles, le site tangerois du japonais Sumitomo Electric a connu une baisse d'un cinquième de ses effectifs en un an et demi. La crise européenne et surtout les gains de productivité expliquent ce recul.
Comme toutes les usines de faisceaux électriques, celle de Sumitomo Bordnetze installée sur la zone franche d’exportation de Tanger (TFZ) est une ruche. Mais celle-ci bourdonne un peu moins depuis quelques mois. Début février, le total des personnes employées atteignait 3 980 salariés contre un pic de 5 000, fin 2011.
Si cette usine rachetée à Volkswagen en 2006 avec la société Bordnetze a vu ainsi son effectif se contracter de 20% "c’est surtout du fait de très importants efforts de productivité réalisés pour gagner en compétitivité. De plus, le pic d’activité d’il y a un an était exceptionnel, la baisse d’effectif réel depuis est plutôt de 500 salariés", assure un responsable de l’usine à l’occasion d’une visite de presse.
Aux gains de productivité s’est malgré tout ajoutée une certaine baisse d’activité liée à des transitions de programmes et des ventes en Europe moins soutenues. Le volume en 2012 de l’usine de Tanger a ainsi fléchi en passant de 600 000 véhicules équipés à environ 500 000 unités. La réduction de l’effectif, féminin à 80%, s’est effectuée pour l’essentiel par l'arrêt des embauches et un non remplacement des départs.
Installée à Tanger depuis février 2001, SEBN MA (Sumitomo Electrics Bordnetze Morocco) y fabrique des faisceaux électriques exclusivement pour le groupe Volkswagen. Près de la moitié de l’effectif est ainsi dédiée aux harnais de la Polo 5, assemblés ici seulement.
"Contrairement à beaucoup de nos concurrents, ici nous fabriquons non des références mais des produits personnalisés par véhicule. En terme de qualité, nous sommes aux meilleurs niveaux mondiaux", expose fièrement un cadre en désignant les tableaux d’assemblage et les bancs tests. Outre la Polo, le site de Tanger produit en exclusivité les harnais de l ‘Audi A1 et aussi des faisceaux électriques de sièges pour la Golf Cabrio, le Sharan ou le coupé EOS.
Outre Sumitomo, un grand nombre de spécialistes de faisceaux électriques automobiles concurrents, comme Yazaki, Lear, Leoni ou Delphi se sont installés au Maroc depuis dix ans attirés par un salaire minimum de 210 euros par mois et la proximité du marché européen. Sur les zones franches comme Tanger après une exonération de l'impôt sur les sociétés (IS) de 5 ans, les entreprises bénéficient d'un IS allégé à 8,75% pour encore 20 ans.
Chez Sumitomo, la plupart des produits sont expédiés par camions à travers le détroit de Gibraltar et livrés pour l’essentiel sur les lignes des usines d’assemblage Volkswagen de Palmela au Portugal ou de Navarre en Espagne en 24 à 36 heures ou aussi à Bruxelles.
Étendu sur une surface couverte de 34 144 m², le site de Tanger livre en ce début février à un rythme quotidien de quelques 1 150 Polo 5 et 450 Audi A1. Il comprend en fait trois bâtiments et a fait l’objet à ce jour d’un investissement cumulé de 41,4 millions d’euros, selon ses responsables. Et ceux-ci sont confiants quant à l’avenir.
« Nous allons sans doute remonter l’effectif. De nouveaux projets sont déjà en préparation pour occuper la place dégagée par notre meilleure organisation ». Présent aussi en Tunisie, le groupe Sumitomo y a vu par contre ses projets ralentis par les remous de la transition politique, tout comme pour son activité en Egypte.
"Au Maroc, indique un responsable du site, la situation est par comparaison au contraire très stable".
A Tanger, Nasser Djama
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