Accéder au contenu principal

A Tanger, l'emboutisseur SNOP monte en puissance pour Renault


Installé sur la zone franche de Tanger, SNOP passe la vitesse supérieure. Ce site d’emboutissage et d'assemblage prévoit 50 embauches d’ici à fin 2013. Enjeu : suivre la croissance de l’usine Renault Melloussa, son principal client.
S’étalant déjà sur 15 000 m² sur TFZ, la zone franche d’exportation de Tanger, l’usine de découpage emboutissage SNOP a encore de quoi s’étendre sur 20 000 m² supplémentaires… "mais nous sommes loin d’en être là", dit en souriant Tajeddine Bennis, directeur du site. Depuis le démarrage de l’usine en juin 2011, "nous nous concentrons sur les projets en cours et la montée en cadence de l’usine. Nous suivons la demande du site de Renault à Melloussa, c’est notre client à 90%".
Pour Snop, cet investissement initial à Tanger de 30 millions d’euros a été décidé après que la société ait décroché des contrats de fabrication auprès de Renault, un de ses grands clients, pour des pièces embouties de véhicules fabriqués à Melloussa à savoir le monospace Lodgy et l'utilitaire Dokker.
Pour fabriquer des composants de caisses en blanc et autres élements d'encadrement de porte, SNOP Tanger dispose d’un parc de 6 presses Balconi de 160 à 1 200 tonnes, de moyens de profilage et de divers moyens d'assemblage et de soudage notamment 18 cellules robotisées Kuka. La métrologie est assurée par deux machines de contrôle 3D alors que la manutention est équipée de 6 ponts de 5 à 32 tonnes. Un site flambant neuf donc où le taux de non qualité pour le client est en dessous des 10 ppm, assure son directeur.
Le chiffre d’affaires en année pleine devrait atteindre 40 millions d’euros pour cette usine qui bénéfice du statut de zone franche à savoir une exonération d’impôt sur les sociétés pendant 5 ans puis d’un taux réduit de 8,7% pendant 20 ans de plus.
Pour l’heure, la préoccupation de Tajeddine Bennis et de son management, entièrement marocain, est donc d’accompagner l’accroissement de la production de Renault de Melloussa qui a assemblé 50 000 véhicules en 2012 et en produira sans doute moitié plus cette année.
Du coup, l’usine SNOP va tourner à pleine capacité fin 2013. En rythme annuel, sa production sera alors le double des 13 000 tonnes d’acier Arcelor Mittal (venu d’Espagne) transformées à fin 2012. Et pour suivre la montée en cadence, le nombre actuel de salariés  dont le turnover est faible (moins de 3%) va être augmenté de 20%. Il passera à 300 personnes d’ici la fin de l'année 2013.
Des projets sur la Logan 2
Parce qu'aux contrats initiaux se sont ajoutées de nouvelles affaires gagnées, Snop va notamment  fabriquer des pièces pour la Logan 2, un projet portant le nom de code X52 qui sera déployé sur la phase2 de Renault Melloussa en cours d’aménagement. L’entreprise a notamment décroché la fabrication de la traverse de support de la planche de bord de ce véhicule.
"Si nous avons été sélectionnés pour mener à bien cette seconde phase que nous commencerons à livrer pour la fin de l'été, c'est que Renault a du se montrer satisfait de notre travail », fait mine de s'interroger Tajeddine Bennis. Une belle récompense pour une usine partie de zéro.
Au Maroc, la Logan2 sera d’abord fabriquée dans l’usine historique du constructeur français, la Somaca située à Casablanca. Et Il est prévu que SNOP livre ce site casablancais dès début mars.
Aujourd’hui, l’usine SNOP utilise 250 employés répartis en autant d'opérateurs et techniciens que d'ingénieurs.  "Nous préférons engager des jeunes sans expérience que nous formons", précise Tajeddine Bennis. La plupart des débutants ont été formés dans l’usine par une équipe d’expatriés de passage ou pour certains à l’Institut Renault de Melloussa (IFMIA).Ce qui a représenté la bagatelle de 17 000 heures cumulées de formation. 
Selon Tajeddine Bennis, lui-même un ex-Renault qui a travaillé en Europe et aussi à l'usine Somaca de Casablanca, le site SNOP qui tourne 6 jours sur 7, après avoir démarré en 1X8 puis passé en 2X8, expérimente depuis quelques semaines le 3X8 sur 5% de son effectif. "Le site sera saturé quand nous aurons passé la plupart des équipes en 3X8", indique le directeur de l'usine.
Cette usine certifiée ASES (Renault Nissan), ISO 16949 et 14001 est aussi désormais intégrée au réseau logistique international de Renault ILN (International Logistic Network) qui dispose d’une base à Tanger pour fournir des pièces de véhicules assemblés dans des pays comme le Brésil, la Colombie, l’Inde, l’Argentine, la Turquie ou encore la Russie. Autre projet récent de l’usine, des pièces pour le véhicule X87 de Renault, autrement dit le Crossover Captur fabriqué à Valladolid en Espagne. Les livraisons ont débuté en janvier dernier.
A Tanger, Nasser Djama
Un groupe familial aux 26 usines
Le groupe FSD, maison mère de SNOP a été créé en 1984. Il réalise un chiffre d’affaires de 683 millions d’euros dans l’emboutissage, le profilage, l’assemblage et l’outillage avec 4 200 salariés répartis sur 26 sites dans le monde dont 14 en France. Ses métiers sont la conception et la fabrication d’éléments de caisses en blanc, d’habitacles et d’environnement moteur, la conception et la réalisation d’outillages de presses et de presses automatiques. En 2009, le FMEA avait apporté 25 millions d’euros en fonds propres dans ce groupe familial mené par Michel Pinaire pour lui permettre notamment de reprendre une part du groupe Wagon Automotive.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La capacité d'une chaine logistique: Etude de cas et Solution

L'usine principale de mise en bouteilles de la société J&R Softdrinks a une capacité de 80000 litres par jour et marche 7j/7j. Les bouteilles utilisées sont les bouteilles 750 ml standards. Elles sont passées a une zone de conditionnement qui peut produire jusqu'à 20000 boites de 12 bouteilles chacune par jour. Ces boites sont ensuites transportées vers des les entrepôts par une compagnie de transport qui possède 8 camions, chacun de ces camions peut transporter 300 boite et faire jusqu'à 4 aller-retours par jour et durant 7j/7j. Il y a 2 entrepôts, chacun peut absorber 30000 boites par semaine. Une autre compagnie de transport qui possède suffisament de mini-camions se charge de livrer les boites au client final. Questions: Quelle est la capacité de cette chaine logistique? Que suggérez-vous pour améliorer sa performance? Solution: Nous avons l'information nécessaire pour calculer la capacité de 5 parties de cette chaine logistique: La produ

Classement des plus grosses fortunes professionnelles : où sont les transporteurs ?

grandes fortunes professionnelles de France. Parmi eux, une dizaine de dirigeants de groupes de transport routier de marchandises.   Comme en 2011, le patron du groupe de luxe LVMH, Bernard Arnault, trône tout en haut de la pyramide nationale avec une fortune professionnelle estimée par Challenge à 21,2 milliards d'euros (Md€). Son challenger est, comme en 2011, Gérard Mulliez et sa famille, à la tête du groupe de distribution Auchan (18 Md€ de fortune). Classement dans ce classement : celui des transporteurs. Norbert Dentressangle toujours en tête Pas de surprise, Norbert Dentressangle (3 Md€ de CA) et sa famille caracolent en tête des dirigeants du secteur avec une fortune professionnelle estimée à 340 millions d'euros (126ème de France). Au deuxième rang des transporteurs (129ème de France), on trouve Jean-Claude et Yves Forestier, propriétaires de Petit Forestier (455 M€ de CA) à 320 millions d'euros. Le spécialiste du transport nucléaire Daher (8

Transport maritime :Le port de Douala menacé de paralysie générale

Une autorisation d’exercer accordée à un second syndicat d’acconiers par le directeur général du Port autonome de Douala (Pad) à l’origine de vives tensions avec les dockers du syndicat existant. Plus de 15 navires bloqués ce samedi 3 septembre pendant 6 heures. Ce samedi 3 septembre 2011, près de 1 500 dockers du Groupement professionnel des acconiers du Cameroun (Gpac) en service au port autonome de Douala (Pad) ont observé un arrêt de travail d’environ 6 heures. Par conséquent, tous les navires à quai, 15, d’après Lin Dieudonné Onana Ndoh, le secrétaire général du Gpac, sont restés immobilisés pendant tout ce temps. Avec leur contenu. Il était impossible de faire la moindre manœuvre. Les membres de l’équipage, cloitrés à bord, sont restés impuissants face à cette invasion, qui a commencé le 29 août 2011, au quai n°2, vers les installations du Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic). Ce jour-là, le navire poissonnier MW Frio Melchior, le premier du genre à être accos