2013 s’annonce difficile, mais... L’économie nationale marocaine rebondira avec une croissance de 5,5%
Une nouvelle année, de nouvelles perspectives économiques et des prévisions tous azimuts. L’exercice 2013 s’annonce certes comme celui des incertitudes, mais il laisse toutefois entrevoir une promesse d’embellie sur les business sectoriels. Dans ce dossier, un focus sur le comportement attendu, cette année, au niveau des secteurs clés de l’économie marocaine.
Après une année plutôt mitigée sur le plan de la croissance économique, marquée par un comportement différencié des divers secteurs d’activité, les prévisions et les pronostics vont bon train pour ce qui est des évolutions sectorielles au cours de l’année qui vient de commencer. Et ce, aussi bien chez les analystes que les opérateurs eux-mêmes. Et pour cause : 2013 semble être l’année de toutes les incertitudes, avec le spectre de la crise qui plane toujours sur l’économie mondiale et qui menace forcément l’économie marocaine.
Mais ce sera aussi une année de tous les espoirs avec, à l’horizon, tout de même quelques lueurs qui augurent d’un ciel un peu plus clément sur l’économie planétaire, à commencer par la zone euro où se concentrent les principaux partenaires commerciaux du Royaume. Cette perspective a fait dire, la semaine dernière, à Chris Williamson, chef économiste du cabinet international Markit (notoirement connu pour la pertinence de ses analyses financières), que certains indicateurs récents de l’économie dans cette zone «semblent en partie conforter l’idée selon laquelle le plus fort de la crise est passé, et permettent d’espérer un retour de la croissance à l’horizon 2013».
Cette évolution, si elle se confirme, donnera certainement un sérieux coup de fouet à l’économie nationale, notamment avec une reprise des exportations et des investissements étrangers dans le Royaume. Mais, il faut bien le concéder, ces seuls facteurs liés aux exportations et aux investissements ne sont pas les seuls à déterminer le comportement des secteurs d’activité économique cette année. Cela complique d’autant les prévisions pour l’exercice qui commence, notamment dans le secteur le plus important du Royaume, en l’occurrence l’agriculture, qui dépend toujours de la pluviométrie et qui contribue bon an mal an aux alentours de 18% du PIB national. Dans cette optique, les prévisionnistes tablent sur une production céréalière tout juste moyenne, à l’instar des projections avancées par Bank Al-Maghrib lors de sa dernière réunion trimestrielle, fin décembre dernier.
Une embellie attendue
La Banque centrale prévoit, en effet, une croissance du PIB global, qui devrait se situer entre 4 et 5%, en tenant compte des perspectives économiques internationales qui demeurent mitigées et de la croissance des activités non agricoles. En effet, d’après Bank Al-Maghrib, les activités secondaires devraient croître selon un rythme honorable en 2013. Une prévision que partagent d’autres services et centres de conjoncture qui tablent sur une croissance de ces secteurs aux alentours de 4,5%. Ce rythme pourrait même être plus rapide si la conjoncture économique mondiale s’améliore cette année, notamment dans la zone euro.
Se basant sur des conclusions du Fonds monétaire international (FMI), le cabinet international d’intelligence économique Oxford Business Group estime pour sa part qu’«après un léger ralentissement en 2012, l’économie marocaine devrait enregistrer une accélération de la croissance en 2013, notamment à la faveur des mesures prises pour améliorer la santé fiscale du pays, enregistrant une croissance de 5,5% au cours de cette année». Quant au Haut commissariat au Plan (HCP), il table sur une amélioration de la croissance des activités non agricoles, qu’il explique par la relance confirmée du secteur secondaire dont la valeur ajoutée serait en progression de 4,9% en 2013. Une embellie qui ferait suite à la consolidation du dynamisme du bâtiment et des travaux publics et à l’accroissement de la valeur ajoutée minière de même que celle des industries de transformation, particulièrement avec l’amélioration attendue de la demande mondiale adressée au Maroc en 2013.
D’après les prévisions du HCP, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) devrait poursuivre son dynamisme, déjà retrouvé un peu en 2012, en raison de l’importance des programmes des opérateurs publics et privés dans l’habitat social, ainsi que de la réalisation des grands chantiers d’infrastructures et d’aménagement urbain. De son côté, le secteur minier devrait connaître une reprise en cette année 2013 après le ralentissement enregistré en 2012, profitant non seulement de la nouvelle stratégie de l’Office chérifien des phosphates (OCP), mais également du lancement d’un programme ambitieux du groupe Managem (filiale minière de la holding SNI), à partir de 2013. En somme, les signaux de reprise sont là. Il faut espérer que la dynamique de relance se produise vite afin que la machine de l’économie tourne de nouveau à plein régime, et sans tarder.
Les défis de l’habitat à l’horizon 2016
Le logement social reste la priorité de l’État pour la période 2012-2016. Le plan d’action pour cet horizon se fixe pour objectif de consolider la politique engagée durant la dernière décennie, à travers le renforcement de l’offre pour atteindre une production de 170 000 unités par an. L’objectif consiste à réduire le déficit de moitié, sachant que celui-ci avoisine actuellement 840 000 contre 1,2 million d’unités auparavant. De plus, l’État compte réaliser 500 000 nouvelles unités dans le cadre du programme Villes sans bidonvilles et la construction durant la période citée de 100 000 logements destinés à la classe moyenne. Pour les travaux publics, le caractère pluriannuel des grands projets d’infrastructures et le lancement de nouveaux projets, en particulier, les projets des routes et autoroutes, l’extension des aéroports, ainsi que les grands projets d’aménagement urbain, «sont autant de facteurs qui favoriseraient la pérennisation du dynamisme de l’investissement public en 2013», d’après le Haut commissariat au Plan (HCP).
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