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"Plan Emergence" : offshoring, automobile et aéronautique se démarquent

Tirée par les composants et le projet Renault, l'automobile a créé près de la moitié des emplois visés en 2015 et affiche une forte hausse des exportations. Deux plateformes offhsore intégrées déjà construites, trois sont en cours de construction.


Le Maroc en a fait son projet phare pour donner un coup de fouet au tissu économique exportateur. La communication soutenue qui a accompagné la présentation du Plan Emergence, en 2005, puis, en février 2009, du Pacte national d’émergence industriel (PNEI), destiné à le mettre en œuvre, après un réajustement, a été à la hauteur des espoirs. Trois ans plus tard et à rebours du regard critique des sceptiques, le ministère du commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies, estime l’état d’avancement des divers chantiers satisfaisant.

Sur les sept métiers mondiaux du Maroc concernés, en l’occurrence l’offshoring, l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, l’agroalimentaire, les produits de la mer et le textile, le ministère souligne que les trois premiers cités sont ceux dont les réalisations sont les plus significatives.

Dans l’offshoring, secteur porteur en matière d’emploi, deux plateformes offshore intégrées, Casanearshore et Technopolis qui abritent plus de 70 entreprises, sont déjà opérationnelles. Les travaux de construction de Fèsshore, Tetouanshore et Oujdashore sont bien avancés, et les premiers plateaux seront livrés avant la fin de 2012. Selon le ministère, 50% de l’objectif de 100 000 emplois à l’horizon 2015 sont atteints. Le chiffre d’affaires à l’export est estimé à 7 milliards de DH pour l’exercice 2011.

Dans l’automobile, secteur stratégique dans la politique industrielle nationale, 31 500 emplois sur les 70 000 postes prévus à l’horizon 2015 ont été créés, soit une croissance annuelle de 32% entre 2009-2011. Les exportations se sont élevées à 22,6 milliards de DH en 2011, soit une croissance de 38% par rapport à l’année antérieure. Le ministère note que l’implantation de l’usine Renault, dont la première phase d’une capacité de 200 000 véhicules a nécessité un investissement de 350 millions d’euros, illustre parfaitement l’émergence du secteur automobile au Maroc. Orienté vers l’exportation, ce complexe industriel devrait créer, à terme, 36 000 emplois directs et indirects, c’est-à-dire une fois que les capacités auront doublé. Il permettra de générer des exportations d’une valeur de 38,5 milliards de DH. Parallèlement à ce projet, plusieurs investissements ont été réalisés par des équipementiers de renommée internationale, notamment SNOP (emboutissage), GMD (emboutissage/plastique), Valeo (système d’éclairage), Inergy (réservoir à carburant). St-Gobain (pare-brise), Viza (armature de sièges), Takata (airbag et ceinture de sécurité et Denso (climatisation). Estimés à 1,6 milliard de DH, ces investissements ont généré environ 2 600 emplois.

La même dynamique est perçue dans l’industrie aéronautique qui a enregistré une croissance annuelle à deux chiffres en 2011. Le secteur compte 8 000 emplois et a dégagé un chiffre d’affaires de 8 milliards de DH. L’aéronautique maintiendra sa croissance grâce au groupe Bombardier qui annonce un investissement de 1,6 milliard de DH (200 millions de dollars). Ce projet induit 850 emplois directs et 4 400 indirects, sans oublier les investissements réalisés par des fournisseurs du constructeur appelés à accompagner l’implantation du groupe au Maroc.

Gros coup de pouce pour le textile

Durant les deux dernières années, des avancées, certes moins importantes, ont été comptabilisées dans d’autres secteurs. Dans l’électronique, le potentiel de développement est estimé dans le cadre du PNEI à 2,5 milliards de DH de PIB additionnels et 9 000 emplois directs. Depuis 2009, ce sont plus de 4 000 emplois qui ont été créés par ce secteur dont les exportations ont atteint 6,8 milliards de DH en 2011. Ce secteur a capté deux grands projets d’investissement dépassant le milliard de DH à Technopolis de Rabat. Ce sont Lear Corporation pour la production de l’électronique embarquée et Nemotek, spécialisé dans la fabrication des caméras miniaturisés. Ces deux sociétés totalisent 800 emplois.

Pour le textile, autre secteur important pour l’économie nationale, le PNEI a prévu une quinzaine de mesures afin de hisser son potentiel de croissance à plus d’un milliard de PIB et permettre la création de 32 000 emplois à l’horizon 2015. A cet égard, le pacte vise le développement des débouchés à l’export à travers le démarchage des donneurs d’ordre. A ce jour, treize donneurs d’ordre ont été démarchés, dont 4 français, 1 espagnol, 1 britannique et 7 italiens. Le développement se fera aussi par l’encouragement de l’implantation des unités de finissage, de teinture et d’impression. Ce projet est en cours de concrétisation puisqu’une entreprise, issue d’un partenariat entre deux sociétés espagnoles et une entreprise nationale, a déposé son dossier d’investissement pour étude auprès du ministère.

Encore beaucoup à faire

Par ailleurs, les dispositifs d’accompagnement comme Moussanada textile, Moussanada TI textile et Moussanada Transverse ont intéressé beaucoup d’entreprises. Selon le ministère, 87 entreprises ont bénéficié à ce jour de ces trois offres. D’autre part, sept entreprises ont bénéficié du programme Imtiaz et dix autres de Inmaa. Sur ces dix unités, quatre ont déjà obtenu des résultats positifs puisqu’elles ont réduit de 50% les délais de fabrication et ont augmenté de 50% leur production et de 55% leur rendement. Sans oublier le programme d’appui pour l’émergence de converteurs, agrégateurs et distributeurs. Ces véhicules d’accompagnement voués à encourager la modernisation des PME concernent tous les secteurs, sous différentes déclinaisons. Par exemple, 610 PME ont, au 30 avril 2012, profité de Moussanada qui vise à améliorer la compétitivité et la productivité. L’ANPME qui gère le dispositif a retenu 80 projets en 2010 et 2011 au titre du programme Imtiaz qui soutient l’investissement matériel et immatériel. Quant à Inmaa destiné à diffuser les principes de l’excellence opérationnelle, il a séduit, à fin 2011, 59 entreprises, cumulant 11,7 milliards de DH de chiffre d’affaires et 15 700 emplois.

Dans l’agroalimentaire, secteur à cheval entre l’industrie et l’agriculture avec son Plan Maroc Vert, la démarche d’amélioration de la compétitivité est matérialisée par la fixation à 2,5% des droits de douane pour un quota d’intrants (sucre, lait, blé). Et en concertation avec les opérateurs, les pouvoirs publics continuent de lutter contre la sous-facturation.

Il reste beaucoup à faire pour atteindre les buts dans les délais. Mais le fait que la dynamique soit déjà enclenchée est de bon augure pour le reste. Le verre à moitié vide ou à moitié plein ? Tout dépend des ambitions des uns et des autres et de l’appréciation du potentiel industriel du pays.

Ressources humaines : 15 620 personnes ont déjà été formées

La formation est l’un des principaux axes du PNEI. La disponibilité et la qualité des ressources humaines conditionnent en effet l’attractivité de la destination Maroc et contribue au renforcement de la productivité et à l’amélioration de la compétitivité des entreprises. Dans cette optique, plusieurs projets ont été réalisés, ou sont en cours de réalisation, en collaboration avec les associations professionnelles et les acteurs opérant dans le domaine de la formation. Depuis le lancement du PNEI (année 2009), près de 15 620 personnes ont été formées et insérées dans 217 entreprises.

L’Etat a ouvert 3 instituts de formation dédiés au secteur de l’automobile. Ce sont le centre de formation aux métiers de l’automobile de Tanger Méditerranée dédié à Renault et à ses fournisseurs prévu pour sortir 6 000 lauréats sur la période 2011-2013 et deux instituts de formation aux métiers de l’industrie automobile à Casablanca (700 places) et Tanger (500 places). Celui de Kénitra est en chantier. L’Institut marocain de l’aéronautique (IMA) est aussi en service à Nouaceur et l’Ecole supérieure de création et de la mode (ESCM) l’est à Casablanca.

Au titre du programme Call Académie pour répondre aux besoins en ressources humaines des centres d’appel, 445 personnes ont été formées dont 55% insérées. Un groupe de 880 personnes devrait suivre les formations durant l’année en cours.

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