Le ministère de l'équipement et du transport du Maroc assure que 978 hectares sont déjà mobilisés pour la réalisation des plateformes prévues dans le contrat programme signé en avril 2010. Les professionnels attendent avec impatience l’entrée en activité de l'Agence de la logistique et de l'Observatoire de la logistique.
L’exécution du contrat programme logistique signé entre le gouvernement et la Confédération marocaine des entreprises du Maroc (CGEM) en avril 2010, dont le but est de mettre en œuvre une stratégie pour une meilleure compétitivité logistique du Maroc, commence à susciter beaucoup de scepticisme chez les professionnels. Du moins pour ce qui est du rythme d’avancement et de réalisation des zones logistiques et de stockage programmées à travers tout le territoire.
Il est vrai qu’un début de réalisation est constaté dans la région du Grand Casablanca, mais les initiatives émanent uniquement des opérateurs publics, en particulier de la Société nationale de transport et de logistique (SNTL) ainsi que de l’Office national des chemins de fer (ONCF) et de l’Agence nationale des ports (ANP). Le reste des opérateurs est suspendu à la mise en place d’un système de gouvernance pour la mise en œuvre de la stratégie, à savoir le fonctionnement effectif de l’Agence marocaine de logistique (AMDL) et la création de l’Observatoire de la logistique. Certes, la loi 59-09 portant création de l’agence vient d’être approuvée par la deuxième Chambre en juin dernier, après l’avoir été par la première en avril 2010. Mais le décret d’application se fait toujours attendre, sachant que sa publication était prévue, nous dit-on, pour l’été 2011. Ce décret devrait rendre l’AMDL opérationnelle au quatrième trimestre de l’année en cours, avec un conseil d’administration et la nomination des directeurs de l’agence et de l’observatoire. Sur ce dernier point, alors que l’on s’attendait à la nomination d’un directeur de l’agence venant du secteur privé, il semble que ce n’est plus d’actualité.
Au meilleur des cas, la CGEM verrait un de ses membres présider aux destinées de l’Observatoire. Preuve que les opérateurs privés du secteur logistique et du transport ne sont pas encore assez organisés et unis pour peser sur la décision.
Le tiers du foncier nécessaire mobilisé
Du côté des pouvoirs publics, on apprend que le tiers de l’assiette foncière nécessaire aux zones logistiques a été mobilisé, soit 978 ha, et que la recherche pour un deuxième tiers est bien avancée. Il est aussi indiqué que les versions initiales des contrats d’application régionaux et sectoriels sont prêtes, alors que le contrat d’application transport a été signé, il y a quelques jours. De même, des actions de formation ont déjà été initiées avec l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) et les Instituts supérieurs.
Pour ce qui est des zones logistiques, il faut signaler que la SNTL a pris bien de l’avance au niveau de Zenata. Après la mise en service d’un premier centre dit multiflux sur 28 hectares, les appels d’offres pour la construction de la deuxième tranche devraient être lancés durant le mois en cours et l’adjudication en octobre prochain.
La livraison de 60 nouveaux entrepôts est prévue un an plus tard, c’est-à-dire en octobre 2012. Le même schéma est suivi pour la zone Casablanca MITA initiée par l’ONCF. Comme pour la SNTL, des baux d’une durée de 3 à 5 ans seront signés avec les entreprises privées, sur la base d’un cahier des charges. Les appels d’offres seront lancés en octobre prochain et les livraisons des entrepôts programmées pour juin 2012.
Par ailleurs, il faut rappeler le projet initié par le ministère de l’équipement et du transport et celui de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies pour le développement d’une zone logistique à Oulad Saleh à Bouskoura sur une superficie de 230 hectares. L’appel d’offres pour la sélection d’un aménageur-développeur sera lancé cet été.
Reste un volet tout aussi important : la connectivité entre le grand port de Casablanca et la zone Zénata. On rappelle qu’il est prévu la construction d’une route de 2x2 voies d’un coût estimé à 700 MDH sur une digue maritime d’une longueur de 4,8 km, ainsi que l’élargissement de la route côtière en un 2x3 voies. Ce projet de digue a fait l’objet d’une convention de financement signée en décembre 2010 entre l’ANP, qui apportera 400 MDH, et l’Etat qui en financera 300 MDH. L’appel d’offres pour la construction de la voie maritime sera lancé en septembre 2011, et ceux relatifs aux autres tronçons le seront début 2012. La mise en service est prévue pour l’été 2013 pour les tronçons terrestres et un an plus tard pour la section maritime.
Pour les autres régions, tout porte à croire qu’il faut patienter, car on en est toujours au stade de la recherche du foncier public à affecter aux nouvelles zones dans le but de signer des contrats d’application régionaux vers la fin du mois d’octobre prochain. Seront concernées, dans un premier temps, les régions de Tanger-Tétouan, Rabat-Kénitra, Souss-Massa et Fès-Boulemane.
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