Tous les secteurs intervenant dans la production alimentaire devront à l'avenir être dotés d'un agrément pour pouvoir vendre sur le marché national.
L'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) boucle sa première année d’existence sur une note toute positive. Le Dr Abdelhamid Benazzou, son DG, n’en veut pour preuve que l’introduction de l’orange marocaine en Chine ou de la tomate aux Etats-Unis en 2010. Effectivement, deux accords phytosanitaires ont été signés avec les autorités des pays concernés. Mieux encore, le premier contingent d’oranges marocaines est déjà arrivé en Chine. L’autre bonne nouvelle est que le Maroc est autorisé à exporter des huîtres vers l’Union européenne, sachant que d’autres accords sont en préparation.
Encore que là, ce ne sont que les parties visibles d’un travail en profondeur dont la finalité est de faire muter notre conception de la sécurité alimentaire des contrôles aléatoires d’échantillons avant leur introduction sur les marchés à l’installation du concept de la sécurité à l’amont avant et pendant leur production.
Les principales difficultés du démarrage de l’ONSSA ont été la définition des plans d’action, le recrutement du personnel, la mise en place du nouveau statut du personnel et, bien sûr, les plans de formation et de certification, car une autorité en charge de contrôle et de validation des producteurs doit commencer par être aux normes les plus rigoureuses pour commencer son activité (le siège de l’ONSSA a déjà été certifié cette année). Ce ne sont pas moins de 10 directions régionales et 150 représentations provinciales et préfectorales qui ont été mises en place avec, à chaque niveau, les procédures à suivre en cas d’alerte pour gérer les situations sanitaires, les contrôles des produits et les urgences possibles. L’effectif total de l’office (détachements, recrutements et contractuels) est de 2 209 personnes.
L'ONSSA bénéficiera de moyens financiers supplémentaires
Et durant cette période de transition, il fallait affronter les urgences comme la lutte contre la préservation du patrimoine végétal et surtout la gestion des crises phytosanitaires ; en l’occurrence pour 2010, la tristeza qui s’était déclarée dans le Nord et le feu bactérien qui avait attaqué poirier, pommier et cognassier dans une partie de l’Atlas (Ifrane). Les opérations d’arrachage et d’indemnisation des exploitants avaient dû être menées avec la plus grande célérité. Outre le contrôle des semences et des plants, la préservation du patrimoine animal a été au centre des préoccupations et il a fallu revacciner près de 23 millions de têtes contre la peste des petits ruminants et même en produisant le vaccin localement, cela a tout de même coûté 240 MDH. Mais le programme a aussi concerné d’autres maladies comme la clavelée ou la «blue tongue» ovine...
Pour l’année en cours, les actions préconisées vont continuer. Par exemple, le budget alloué à la protection du patrimoine végétal est de près de 35 MDH et le seul contrôle des semences va absorber plus de 61 millions alors que, autre exemple, on prévoit une enveloppe de près de 124 millions pour la sauvegarde du patrimoine animal. Le budget de 2011 sera sûrement supérieur à celui de 2010 qui a été de 294 millions de DH pour le fonctionnement et 298 millions pour l’investissement, explique-t-on à l’office.
L’ONSSA entend orienter sa démarche vers la logique d’audit des secteurs pour leur délivrer des agréments. Le Dr Benazzou explique que les premières actions vont concerner des filières déjà éligibles comme celles des huiles, des boissons et limonades pour aller progressivement vers les minoteries et les pesticides. La même logique sera étendue aux produits laitiers, à la charcuterie et, bien entendu, aux médicaments.
Abattage de viande : l'informel continue de fausser le jeu
Dans le même ordre d’idées, la traçabilité (déjà obligatoire pour les pesticides) va devenir une obligation légale pour toute exploitation agricole à partir de septembre 2011. Même démarche, par exemple, au niveau des bateaux de pêche qui vont être agréés après audit.
Cependant, face au spectre de l’informel, un travail demeure nécessaire pour généraliser l’utilisation des abattoirs pour toute sorte d’abattage. Il est anormal, souligne l’office, que les 22 unités d’abattage de poulet soient utilisées à moins de 30% de leur capacité. Pour la viande rouge, il faudra également pousser le privé à investir et le fait que le premier abattoir privé ait ouvert ses portes à Meknès est une initiative qu’il faudra certainement encourager. En somme, tout doit être mis en œuvre pour éviter des incidents comme celui qui avait valu au Maroc la fermeture des frontières de l’UE en juin 2001 aux mollusques bivalves.
Focus : Les autres missions de l'ONSSA
En dehors du contrôle des aliments sur différents lieux et de contrôle et de prélèvements d’échantillons, l’action de l’ONSSA a concerné des campagnes de vaccination, des actions de lutte contre les moineaux, les rongeurs, et l’office continue son activité de détection et/ou de suivi de foyers de charançon rouge (qui attaque le palmier)...Par ailleurs, l’office agit pour garantir l’authenticité variétale, la qualité phytosanitaire des semences et des plants. Cela concerne, entre autres éléments, l’examen de la valeur agronomique ou encore des essais de contrôle a posteriori. Il s’appuie sur l’ensemble des laboratoires publics ou, au besoin, des établissements spécialisés. L’office accompagne également l’Office national de la pêche dans son programme de certification des halles aux poissons.
L'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) boucle sa première année d’existence sur une note toute positive. Le Dr Abdelhamid Benazzou, son DG, n’en veut pour preuve que l’introduction de l’orange marocaine en Chine ou de la tomate aux Etats-Unis en 2010. Effectivement, deux accords phytosanitaires ont été signés avec les autorités des pays concernés. Mieux encore, le premier contingent d’oranges marocaines est déjà arrivé en Chine. L’autre bonne nouvelle est que le Maroc est autorisé à exporter des huîtres vers l’Union européenne, sachant que d’autres accords sont en préparation.
Encore que là, ce ne sont que les parties visibles d’un travail en profondeur dont la finalité est de faire muter notre conception de la sécurité alimentaire des contrôles aléatoires d’échantillons avant leur introduction sur les marchés à l’installation du concept de la sécurité à l’amont avant et pendant leur production.
Les principales difficultés du démarrage de l’ONSSA ont été la définition des plans d’action, le recrutement du personnel, la mise en place du nouveau statut du personnel et, bien sûr, les plans de formation et de certification, car une autorité en charge de contrôle et de validation des producteurs doit commencer par être aux normes les plus rigoureuses pour commencer son activité (le siège de l’ONSSA a déjà été certifié cette année). Ce ne sont pas moins de 10 directions régionales et 150 représentations provinciales et préfectorales qui ont été mises en place avec, à chaque niveau, les procédures à suivre en cas d’alerte pour gérer les situations sanitaires, les contrôles des produits et les urgences possibles. L’effectif total de l’office (détachements, recrutements et contractuels) est de 2 209 personnes.
L'ONSSA bénéficiera de moyens financiers supplémentaires
Et durant cette période de transition, il fallait affronter les urgences comme la lutte contre la préservation du patrimoine végétal et surtout la gestion des crises phytosanitaires ; en l’occurrence pour 2010, la tristeza qui s’était déclarée dans le Nord et le feu bactérien qui avait attaqué poirier, pommier et cognassier dans une partie de l’Atlas (Ifrane). Les opérations d’arrachage et d’indemnisation des exploitants avaient dû être menées avec la plus grande célérité. Outre le contrôle des semences et des plants, la préservation du patrimoine animal a été au centre des préoccupations et il a fallu revacciner près de 23 millions de têtes contre la peste des petits ruminants et même en produisant le vaccin localement, cela a tout de même coûté 240 MDH. Mais le programme a aussi concerné d’autres maladies comme la clavelée ou la «blue tongue» ovine...
Pour l’année en cours, les actions préconisées vont continuer. Par exemple, le budget alloué à la protection du patrimoine végétal est de près de 35 MDH et le seul contrôle des semences va absorber plus de 61 millions alors que, autre exemple, on prévoit une enveloppe de près de 124 millions pour la sauvegarde du patrimoine animal. Le budget de 2011 sera sûrement supérieur à celui de 2010 qui a été de 294 millions de DH pour le fonctionnement et 298 millions pour l’investissement, explique-t-on à l’office.
L’ONSSA entend orienter sa démarche vers la logique d’audit des secteurs pour leur délivrer des agréments. Le Dr Benazzou explique que les premières actions vont concerner des filières déjà éligibles comme celles des huiles, des boissons et limonades pour aller progressivement vers les minoteries et les pesticides. La même logique sera étendue aux produits laitiers, à la charcuterie et, bien entendu, aux médicaments.
Abattage de viande : l'informel continue de fausser le jeu
Dans le même ordre d’idées, la traçabilité (déjà obligatoire pour les pesticides) va devenir une obligation légale pour toute exploitation agricole à partir de septembre 2011. Même démarche, par exemple, au niveau des bateaux de pêche qui vont être agréés après audit.
Cependant, face au spectre de l’informel, un travail demeure nécessaire pour généraliser l’utilisation des abattoirs pour toute sorte d’abattage. Il est anormal, souligne l’office, que les 22 unités d’abattage de poulet soient utilisées à moins de 30% de leur capacité. Pour la viande rouge, il faudra également pousser le privé à investir et le fait que le premier abattoir privé ait ouvert ses portes à Meknès est une initiative qu’il faudra certainement encourager. En somme, tout doit être mis en œuvre pour éviter des incidents comme celui qui avait valu au Maroc la fermeture des frontières de l’UE en juin 2001 aux mollusques bivalves.
Focus : Les autres missions de l'ONSSA
En dehors du contrôle des aliments sur différents lieux et de contrôle et de prélèvements d’échantillons, l’action de l’ONSSA a concerné des campagnes de vaccination, des actions de lutte contre les moineaux, les rongeurs, et l’office continue son activité de détection et/ou de suivi de foyers de charançon rouge (qui attaque le palmier)...Par ailleurs, l’office agit pour garantir l’authenticité variétale, la qualité phytosanitaire des semences et des plants. Cela concerne, entre autres éléments, l’examen de la valeur agronomique ou encore des essais de contrôle a posteriori. Il s’appuie sur l’ensemble des laboratoires publics ou, au besoin, des établissements spécialisés. L’office accompagne également l’Office national de la pêche dans son programme de certification des halles aux poissons.
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