Les grands chantiers du Maroc intègrent également le développement des infrastructures de transport. Logique. Les infrastructures devant porter les investissements enclenchés à travers les différents axes géographiques identifiés économiquement porteurs. Rattraper le retard dans la construction des routes, autoroutes, des liaisons ferroviaires, portuaires et aériennes est donc le défi que s’est lancé le Maroc. Devenir la plateforme commerciale de la région Mena a été très souvent mis en exergue dans les différentes interventions officielles. Il n’empêche que l’amélioration des infrastructures de transport devra dans un premier temps changer les modes de comportements des habitants citadins ou ruraux. Conférer une mobilité aux citoyens permettra d’accélérer la régionalisation tant attendue. Le désenclavement des populations rurales représentant également une des priorités. Les investissements globaux sont colossaux. Ils s’élèvent à pas moins de 119,5 milliards de dirhams.
Des routes et des autoroutes 33 milliards de dirhams, c’est l’enveloppe budgétaire affectée pour la mise en route d’un tel chantier. Objectif premier: l’achèvement des 1.500 km du premier schéma autoroutier d’ici 2010. 533 km de routes devront être mis en service pour fluidifier les accès vers les villes de Marrakech, Agadir, Fès et Oujda. Le Ministère de l’Equipement et des Transports annonce également la mise en place d’un nouveau programme portant sur 384 km permettant la liaison Beni Mellal et Safi au réseau autoroutier. Le désengorgement de l’axe Casa-Rabat s’est matérialisé par la construction d’autres voies expresses de telle sorte à contourner les métropoles. Cette même logique a été retenue de l’autre côté jusqu’à la ville de Settat. Concernant la Rocade Méditerranéenne, le projet devra être fin prêt d’ici 2011. Il devra également coïncider avec la mise en service du dernier tronçon reliant Jebha à Tétouan. Ce dernier aménagement vise à faciliter les accès au Nord du pays de telle sorte à pouvoir accueillir les investisseurs nationaux ou étrangers. Sur la question du désenclavement des zones rurales, le gouvernement en fait une priorité aussi. Et c’est bien d’ailleurs pourquoi il a été décidé d’accélérer le rythme de construction des routes rurales. Ce dernier a été fixé à près de 2000 km par an de telle sorte à achever les 15.500 km d’ici 2012 au lieu de 2015. Le taux de desserte de la population rurale serait alors de 80% à ce stade si les objectifs sont réalisés. 630 km de voies expresses devront être achevées d’ici le terme retenu pour le programme global. 10.000 km de route devraient être ainsi améliorés. La ville de Casablanca est le cas le plus édifiant compte tenu des états des routes. L’heure est au passage au goudron des principales artères…Toujours est-il que les chantiers demeurent ouverts dans les quartiers périphériques. Et la croissance du parc automobile le justifie largement. Estimée en moyenne à 7%, plus de 2 millions de véhicules circulent au Maroc. Décongestionner les principaux axes représente le casse-tête des ingénieurs du Ministère de l’Equipement et des Transports. Dernière trouvaille en date, le tunnel du boulevard Roudani à Casablanca qui a déjà causé la mort de 6 personnes… Prévoir ce type d’agencement à des points de jonction peu larges et aussi denses que cette artère abritant un espace réservé au transport en commun peut s’avérer fatal. Prendre en compte ce genre de critères serait donc salutaire.
Des liaisons ferroviaires aussiLe dossier ferroviaire représente également un chantier des plus épineux s’agissant du moyen de transport représentant le meilleur rapport qualité/prix pour les liaisons entre les villes. Achever les liaisons ferroviaires en cours de réalisation demeure la priorité première. La mise en service des lignes Taourirt-Nador et Tanger Med devant accompagner les nouveaux chantiers lancés dans la région. Concernant le volet train grande vitesse, le schéma directeur concocté par le Ministère de tutelle porte sur un réseau de 1.500 km en 2035. La première ligne Casablanca–Tanger a déjà facilité la vie –il faut le reconnaître- à un grand nombre de touristes nationaux durant cet été. Reste à ce que les pics de voyageurs soient mieux gérés surtout durant la période estivale. L’amélioration de la qualité de service devra suivre les chantiers techniques. Il serait en effet inutile d’investir autant d’argent si au bout du compte, les voyageurs –et même ceux de la première classe- aient à faire le trajet sans climatisation et debout dans les wagons.Pour l’heure, les responsables admettent que les rushs ne sont pas encore maîtrisés. Et si la vision du Ministère est de doter le Maroc d’une nouvelle technologie telle que les TGV, la politique serait de se mettre d’abord aux normes de qualité basiques (respect des horaires d’arrivée et de départ, propreté des sanitaires, climatisation…).
Mais aussi des aéroports Les principaux chantiers initiés dans le cadre de la mise à niveau des aéroports accompagnent la Vision 2010 du tourisme. L’aéroport de Casablanca devra représenter à terme un hub international. Sa modernisation passe par la réalisation de la 3ème piste d’envol et sa nouvelle zone terminale. Parallèlement, le réaménagement du Terminal 1 permettra de séparer les vols domestiques des vols internationaux pour une meilleure fluidité des passagers. Pour Marrakech, l’extension du terminal 3 visera à accueillir les touristes dans de meilleures conditions compte tenu des augmentations des flux. La réalisation d’une nouvelle zone terminale à l’aéroport de Oujda rappelle la volonté de valoriser la région de l’Oriental. L’aménagement de la station de Saïdia justifiant entre autres, ces nouvelles constructions. Le développement des aéroports de Rabat Salé, Essaouira, Agadir Al Massira est également prévu dans les chantiers dédiés à la modernisation des aéroports du pays. L’enjeu est clair: traiter une évolution du trafic estimé à 23 millions de passagers à l’horizon 2012. L’année 2007 en a enregistré 12 millions.
Et enfin des ports Tanger Med est le plus important des chantiers. Les délais impartis pour la construction du 1er port à conteneurs et du port passagers et roulier ont été respectés. Tanger Med II devra être en service d’ici 2012. Objectif: accompagner le trafic maritime et constituer un hub international en direction de l’Europe. Et dans le cadre de la réforme portuaire, les investissements devront permettre de développer les infrastructures portuaires de la région de Casablanca, Boujdour, Mdiq, Dakhla, Larache et Marchica notamment. La manne affectée à la maintenance et à ces derniers projets a été évaluée à 3,3 milliards de dirhams. A lui seul, le projet Tanger Med II nécessitera 18 milliards de dirhams. Bref, les projets vont bon train. Le programme d’investissements devra pourtant tenir compte du recul de la balance commerciale et de l’alourdissement des budgets de l’Etat aux risques de déséquilibrer les indicateurs fondamentaux (liquidité, fiscalité, pouvoir d’achat). Les priorités devront être identifiées. Il est clair que réhabiliter la classe moyenne, réformer la justice ou encore la caisse de compensation suppose d’autres exercices coûteux.
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